Etape 2 - D'El Calafate à El Chalten - Ruta 40
Lundi 22 février. Il est à peine 14 heures quand j'arrive enfin à El Calafate. Gros coup de chance, il reste encore des places dans le mini-bus de Las Lengas*** qui part pour El Chalten. Il était fortement conseillé de réserver... C'est mon jour de chance.

Je monte à bord... J'ai les yeux éclatés par le manque de sommeil. Quelle folie, ce voyage !
La vie s'accélère. Du train au RER, de l'avion au bus, me voici maintenant sur la route de la Patagonie, la route 40***. Jamais je n'ai eu autant de chance dans mes déplacements. Tout s'enchaîne si vite que j'ai du mal à croire que je me retrouve au fin fond de l'Amérique du sud. Incroyable. Les kilomètres s'enchaînent et nous longeons d'abord l'immense lago Argentino, un des plus grands lacs du monde, planté au bord d'El Calafate, entre les steppes patagoniennes et les contreforts des Andes. Le bleu du lac contraste merveilleusement bien avec la terre rouge de la Patagonie. Ces 3 heures de trajet sur la Route 40 sont inoubliables. C'est comme transpercer la lande infinie pour percer le coeur des montagnes.
Au bout d'une heure trente de bus, petite halte à l'auberge des Leones pour se rafraîchir cinq minutes.
On descend du bus de Las Lengas. 500 pesos le trajet entre El Calafate et El Chalten.
Le drapeau argentin flotte au vent et finit de me convaincre que je suis bien en Amérique du sud. Quel bonheur !
Allez zou, on remonte à bord du bus et on file droit vers le nord. D'abord la traversée de la steppe désertique troublée par l'apparition de quelques guanacos, les lamas locaux, et par des chevaux sauvages. Plus loin, les Andes apparaissent enfin, comme surgies des entrailles de la terre. Les montagnes aux sommets enneigés percent les nuages. Les eaux turquoises des glaciers glissent sous les brises du vent. Magique.
Impossible de se lasser sur cette route mythique d'Amérique du sud.
Voilà, il est un peu plus de 17 heures quand j'arrive enfin à El Chalten***. Fin de presque 48 heures de voyage depuis la France. "Vous venez d'où ?", me demande naïvement la réceptionniste du refuge du Condor de los Andes. "De Paris !" Wouah ! Même moi, ça m'impressionne ! Quelque chose me dit que je suis un peu frapadingue quand même ! Ok, je fais connaissance avec le dortoir qui va m'abriter pendant ces trois prochains jours. Une grande première. Je me précipite sur le lit du bas. Tant pis pour mes amis Norvégiens qui devront occuper les sommets. Dans la foulée, je reviens à la réception demander des renseignements... et je trouve le moyen de faire tomber mon sac photo ! Ouf, plus de peur que de mal, mon Nikon s'en sort indemne. Pffffff... Je meurs de faim. Il est 19 heures et le soleil brille toujours haut dans le ciel. Le temps d'acheter de quoi faire un sandwich pour la randonnée de demain, et je fais un tour dans le village. El Chalten, au bout de tout, au coeur des Andes et au pied du Fitz Roy. Allez zou, direction le Patagonicus et ses pizzas du bout du monde. Miam !


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